Sierra Ripoche

De Marietta (Georgia) à Paris, il n’y a pas que des kilomètres : il y a un pari, des virages et une sacrée dose d’enthousiasme. La version courte dirait que l’amour m’a menée ici ; la longue ajouterait mon goût de l’aventure, des cultures et des défis. J’ai vu une chance unique de recommencer et, même si certains ont trouvé ça fou, je ne regrette rien. Dix ans plus tard, je mesure la beauté de ce chemin : la pression crée des diamants, et j’ai l’impression d’entrer enfin dans la version de moi que j’ai toujours voulu devenir.

En plus de dix ans, j’ai gravi des montagnes que je n’imaginais pas : apprendre une langue, bâtir une vie, changer de cap, obtenir la naturalisation en 2024. Après une histoire parfois rude aux États-Unis, je ne prends rien ici pour acquis : cette gratitude me pousse à rester concentrée, motivée, et à grandir encore. J’ai obtenu des diplômes, mon permis, changé de métier — et ce n’est qu’un début. Le développement m’a offert une nouvelle respiration : je peux créer, analyser, apprendre en continu et collaborer sur des projets concrets. J’aime le travail d’équipe et voir comment mes compétences soutiennent les autres ; mon passé au contact du public m’a donné une empathie et une joie qui, je l’espère, se ressentent au quotidien.

Alors la route continue, avec ce même mélange d’élan et de méthode : une boussole tournée vers l’exigence, des carnets remplis d’idées, et cette joie têtue de comprendre pour mieux construire. On y trouve le goût des défis techniques, la patience des apprentissages et, hors du clavier, l’équilibre qu’on gagne en hauteur. C’est tout ce qui me met en mouvement — et ce qui, souvent, finit par faire naître de belles choses.

J’ai longtemps aimé transmettre l’anglais : voir une idée s’allumer dans les yeux de quelqu’un n’a pas de prix. Mais il me manquait un terrain où creuser, modéliser, résoudre en continu — un espace où la logique rencontre la création. Le développement s’est imposé naturellement. Aujourd’hui, je poursuis un Bac+4 – Conception d’Applications Python et j’avance par étapes : automatisation, web scraping, programmes en ligne de commande, intégration d’API, puis mes premiers pas full-stack avec Django.

Mon cap est clair : solider mon back-end Python/DRF, tester pour inspirer confiance, documenter pour partager, et monter progressivement vers des sujets DevOps et cybersécurité. Mais l’ambition n’est pas que technique : je cherche une équipe qui lit et relit, qui mentore et mesure, où l’on apprend des autres et où l’on transmet à son tour. Un environnement où la qualité est une habitude, pas un sprint, et où l’on célèbre les petits progrès qui mènent loin.

Au cœur de mon alternance, un site corporate a dépassé les quarante pages. Je l’ai construit avec Next.js et TypeScript, structuré le contenu en JSON, mis en place le routing dynamique et équilibré SSR/CSR avec un objectif simple : rester rapide là où ça compte. Au quotidien : composants réutilisables plutôt que dupliqués, gestion d’images soignée, SEO qui respire, accessibilité qui progresse, conventions Git/GitHub, itérations courtes et documentation qui explique le pourquoi.

Avec le temps, ce site est devenu un peu mon enfant : je l’ai imaginé, structuré, développé, testé et documenté. Si l’alternance suppose un appui, j’ai avancé entièrement seule — recherches, essais, affinages lorsque mon tuteur n’était pas disponible. Quand il manquait des éléments, j’ai sollicité des collègues pour obtenir les références ; la conception, la réalisation et la livraison ont été de bout en bout les miennes. Cela m’a forgé une vraie autonomie, un sens pragmatique des priorités et des réflexes d’ingénierie durables.

Nouvelle mission — portefeuille de 10 marques. Je porte désormais la casquette cheffe de projet sur dix marques à des niveaux de maturité très différents. Le défi est triple :

1. différencier chaque marque pour éviter qu’elles se confondent,
2. coordonner une équipe basée en Tunisie pour mener des analyses de marché au service du SEO et de la compétitivité, et
3. auditer la readiness — définir les critères de passage, conduire des audits au regard des exigences, et mener les plans à terme avec une documentation claire. C’est une première à cette échelle ; le terrain est hétérogène et intense. La méthode reste la même : découper, cadrer des critères, communiquer clairement, documenter, avancer.

Le rythme n’est pas une boucle parfaite — travail et études ne sont pas toujours alignés. Concrètement, j’ai consolidé le front (JavaScript, React, Next.js) en entreprise, tout en progressant en Python les jours d’étude. Ces deux voies avancent en parallèle et, mises bout à bout, elles élargissent ma compréhension du lien front/back, faisant de moi une développeuse plus complète, même lorsque les projets ne se recoupent pas.

Sur le tissu, la méthode est sobre : viser haut, commencer petit, garder la sécurité en tête et répéter jusqu’à maîtrise. Enseigner (bénévolat ou cours rémunérés), c’est poser le pourquoi, montrer le comment, puis ajuster ce qui compte vraiment.

Je conçois des progressions claires : échauffement utile, geste ciblé, variante pragmatique, enchaînement. Le parallèle avec le développement est direct : petits incréments, retours réguliers, amélioration continue. Résultat : un avancement visible et des personnes plus sereines—côté élèves comme côté projet.

Si le tissu aérien ne vous parle pas, vous trouverez un aperçu concret sur ma page Extra (vidéos et contexte).